Sentiers de randonnée en pleine Nature

Au Sud-Ouest d'Onglas, afin de respecter la réglementation d'usage, on pourra laisser la voiture au parking indiqué au commencement de la piste. Le vrai départ de la randonnée se situe à 1,3 kilomètres de là, à l'embranchement marqué de panneaux indicateur du PDIPR précisant les directions de la Cascade de Luizet et de Tréfond – point coté 588m [ 31T 0693919 5077452 ]. Partant à gauche, montons le chemin d'exploitation jusqu'au Chanet – point coté 624m. À travers prés, il offre de beaux points de vue sur le cirque de la Cascade de Luizet.

Laissant à gauche le chemin balisé de jaune du Tréfond, une portelle dans la clôture [ 31T 0693812 5078077 ] permet d'entrer dans un pré pour suivre une douce crête herbeuse en direction de la raide croupe boisée qu'une trace qui ne tardera pas à se deviner va permettre de gravir aisément. Mentionnée sur la 1/25000e, le sentier très linéarisé qui compte cependant de nombreux lacets, parfois délaissés pour des raccourcis plus raides, passe tout près d'un point de vue dégagé situé au pointement de la première barre rocheuse que l'on aura peut-être remarqué d'en bas [ 31T 0693979 5078473 ].

La montée se poursuit par la traversée des raides pentes Ouest du lieu-dit le Frêne, avant de poursuivre l'ascension en direction du Nord-Est. Plus difficile à suivre, le vieux chemin semble voué à une prochaine disparition. Une pierre dressée [ 31T 0694034 5078732 ] ranime l'attention. Vers le Nord, ça ne passe bientôt plus. Alors à l'Est, vers le bord du plateau on rattrape une petite sente déjà suivie lors d'une reconnaissance depuis le haut.

En suivant maintenant son bord, le sentier traverse le plateau qui domine la cascade invisible – seul le bruit de la chute d'eau révèle sa présence. Les jonquilles illuminent notre passage réfléchissant la lumière vive de cette matinée ensoleillée. Là encore le cheminement ne suit plus le tracé de la carte IGN, de telles différences sèment le doute – pourrais-je douter du relevé GPS ? Le sentier conduit au sommet de la falaise, à proximité du point coté 886m. Au-dessus des barres rocheuses, une borne marque la limite de la forêt domaniale de Portes [ 31T 0694439 5078824 ]. De ce point, nous suivons un muret de pierres empilées sur plus de 200 mètres avant de retrouver un bon chemin qui descend sur le Pré Magnin. Pourquoi ce muret ? Clôture ou rempart ?

Ne cherchez pas l'herbe tendre du Pré Magnin, le lieu est entièrement boisé. L'alignement de jeunes érables qui viennent d'être plantés, troublent à peine le caractère sauvage de l'endroit. À partir du point coté 783 m [ 31T 0694558 5079111 ], le sentier descend tranquillement une large combe encombrée d'arbres déracinés couchés en travers qu'il faut contourné. Arrivé au bord d'un talweg bien marqué qui plonge vers l'Arondin, il devient étroit pour traverser de raides pentes terreuses. Quelques coups de pioche ne seraient pas inutiles pour pérenniser le passage. Mais bientôt la sente devient chemin au niveau d'une petite plate forme [ 31T 0694894 5078781]. Peu fréquenté, il est cependant facile à suivre pour courir à mi-pente au Sud-Ouest pour rejoindre les prés des Haies. À noter qu'au point [ 31T 0695069 5078628 ], une sente descend plein Sud rattraper une piste qui rejoint le bord du Ruisseau et plus loin l'itinéraire.

Arrivé aux Haies, un chemin d'exploitation permet d'accéder au bord du Ruisseau de la Gouille. Très vite encombré de ronces, il devient impraticable. Alors, franchissant une clôture pour traverser un vieux pré, on ne tarde pas à remarquer le vrai sentier qui part à droite. Très agréable, il rattrape bientôt le fond du vallon que l'on suivra sur une centaine de mètres, longeant le ruisseau avant de le traverser pour franchir quelques barbelés et remonter un vieux chemin encombré d'arbres en travers qui par un large lacet, permet de franchir sans fatigue les pentes sous la piste forestière du Bois de la Morgne [ 31T 0696454 5077163 ].

Suivons sur 1,2 kilomètres la piste tranquille vers le Nord. Mais bientôt un détour s'impose : un court aller et retour jusqu'au puits d'entrée du Gouffre de la Morgne. Avant que la piste vire franchement à gauche, un chemin part à droite [ 31T 0695585 5077699 ] le puits est à 120 mètres de là.

La piste conduit à un carrefour important dans la forêt, c'est aussi une aire impressionnante de stockage de bois [ 31T 0695452 5077658 ]. Continuons d'aller vers le Nord sur un tracé qui n'a plus grand chose à voir avec les chemins forestiers de la carte IGN. Depuis combien de temps n'a t'elle pas été vraiment mise à jour ? Mais prenons à gauche le chemin qui descend à travers une vaste coupe de bois [ 31T 0695094 5078105 ]. La pluie récente et le passage d'engins forestiers l'ont rendu très boueux. Le réchauffement climatique et sa tendance à la sécheresse nous font oublier qu'il encore possible de crotter chaussures et bas de pantalon ! Poursuivre la piste nous égarerait dans le bois au dessus de la Côte Enverse, sans plus. Le sentier conduit dans un large collet au dessus des raides pentes boisées dans lesquelles il faudra bien s'engager. C'est à ce moment qu'à la recherche de traces possibles, Patrick a découvert le petit caïrn sous une marque bleue peinte sur un arbre, point de départ pour notre découverte de la Balme à Roland.

Pour préparer cette descente hors sentier, une route élaborée en recherchant les lignes de moindre pente a été tracée sur le logiciel de cartographie avant d'être chargée sur le GPS. C'était sans tenir compte des buis envahissant des pierriers raides et instables cachés par un tapis épais de feuilles mortes sous le rocher du point 846m. Dans ces conditions, il était difficile de progresser le GPS à la main… J'ai souvent vérifié notre position par rapport à la route prévue pour ne pas laisser le terrain nous conduire trop à droite dans des pentes encore plus raides coupées par les barres rocheuses de la cascade. S'appuyant sur les bâtons, s'accrochant aux buis, nous atteignons vers 700m d'altitude les pentes boisées bien dégagées observées d'en bas, il y a quelques temps. Ce jour là, nous avions géolocalisé un ruban de chantier noué à un arbre, marque d'un passage aujourd'hui disparu…

Dans cette descente pénible par deux fois les restes d'un vieux sentier ont pu être suivis sur quelques mètres. Cela remonte le moral ! Il y avait bien un passage et cela flatte mon intuition. Arrivés à proximité du pré de la Grange Luizet, une bonne piste conduit vers le Nord au gué pour franchir l'Arondin. Ne cherchez pas refuge à la cabane de la Grange Luizet ! Il n'y a plus rien ou presque.

Avant de poursuivre le retour par la piste, un aller et retour au pied de la cascade s'impose. Parcours sans difficulté qui débouche au cœur du cirque de la cascade à quelques dizaines de mètres de la chute vertigineuse. Magnifique !

Attention, le retour peut provoquer un torticolis ! Les demi-tours seront fréquents pour ne rien perdre de la cascade avant qu'elle ne disparaisse cachée par les pentes de la Bouguette. Marchant d'un bon pas pour se réchauffer car un vent fort a rafraîchi l'atmosphère, la voiture est rejointe rapidement. Une journée riche en découvertes et forte en émotions.

La Balme à Roland

Mentionnée, mais non repérée sur la 1/25000e actuelle, la position géographique de l'abri sous roche n'est pas évidente à imaginer. Occupé à l'âge de bronze, des fouilles ont aussi permis d'y trouver des traces d'occupation gallo-romaines. C'est le hasard qui avec Patrick, nous a conduit jusqu'à la grotte. Peu d'indices retiennent l'attention dans le paysage du collet au Nord du Bois de la Morgne. Pourtant, nous avions remarqué les marques bleues d'un vieux balisage peintes sur quelques arbres. Mais quelques pierres empilées [ 31T 0694842 5078293 ] marquent le départ d'une vague trace qui descend vers le Nord. Elle devient sente pour traverser les raides pentes boisées qui dominent à l'Ouest la Cascade de Luizet.

Encore quelques marques bleues qui donnent confiance, pour aller quelque part ! En même temps que l'on rejoint le pied de barres rocheuses, je pense à la balme. D'abord le trou dans la falaise d'une ancienne résurgence, conforte l'hypothèse. Avant de découvrir, du pied d'un raide talus terreux et glissant, l'entrée de la grotte.

Surpris par l'importance de la salle souterraine, nous remarquons d'abord les traces des fouilles, puis plus au fond une importante coulée de calcite – un vrai dôme.

Sous la balme, d'autres découvertes

Arrivé au pied de la Cascade de luizet, une raide trace monte au pied de la falaise en rive droite de l'Arodin. La curiosité – toujours elle – incite à s'engager dans le passage. Fidèle au pied de la barre rocheuse, la sente est bonne, bien marquée, jusqu'à un large pierrier de gros blocs en équilibre, résultat d'un éboulement bien visible quand de loin, on observe la falaise. Ensuite le passage est encombré de buis, de branches mortes, de ronces mais se poursuit sans grandes difficultés jusqu'à rejoindre la croupe du Frêne vers 700m d'altitude, où se retrouve le sentier décrit dans ce billet.

Première curiosité, la source qui ruisselle sur et coule de sous un cône moussu, forme à son pied un charmant bassin. Mais au-dessus qu'y a t'il ? Une ligne de vieux pitons rouillés pour s'assurer, permet de grimper par un passage en surplomb, sur une vire apparemment large. À gauche du cône, une corde d'une trentaine de mètres pend d'une potence métallique, fixée dans la paroi devant un trou – une résurgence probablement explorée par les spéléologues.

Dans la falaise d'un bel ocre lumineux, juste avant la traversée du pierrier, un essaim d'abeilles sauvages attire le regard. De dimension impressionnante, il n'est pas en activité. Et puis, comme vérifié par la suite, la vire étroite de la photo conduit à l'ouverture d'une grotte dans la falaise. Mais distraits par l'essaim, cette reconnaissance a été oubliée !

Le pied de la falaise est aussi très certainement parcouru par des géologues et des paléontologues à la recherche d'ammonites et aussi de restes d'occupation ancienne des lieux.

Carte, documentation et topos