Sentiers de randonnée en pleine Nature

À Notre-Dame des Millières, à partir de la D925, 16,3 kilomètres d'une petite route goudronnée que l'on voudrait plus large en croisant un autre véhicule monte depuis 335m jusqu'à 1620m environ, au Chalet de l'Ébaudiaz [ 32T 0295690 5053733 ] – le parking offre un panorama dégagé sur la vallée d'Albertville et le Massif des Bauges.

Une bonne piste pastorale que quelques vaches patientes, encombrent couchées, traverse bientôt le Chalet du Séchon. Avec Philippe Mahieu, nous ne semblons pas les déranger. Alors qu'elle se poursuit vers le Nord, nous quittons la piste [ 32T 0296094 5054378 ] pour orienter notre marche à l'Est jusqu'au point coté 1806m où en montant Sud-Est, nous rattrapons bientôt le pied de l'arête Nord de la Grande Lanche. Dominant déjà la vallée de l'Isère et Albertville, nous apercevons le Lac d'Annecy au travers du Col de Tamié. Des poteaux indicateurs jalonnent la randonnée en nombre suffisant, mais sans marque peinte, nous paraissons randonner plus malins…

Une jolie croix de bois est érigée au sommet atteint par l'Est, sans vraiment de difficulté. Le plus gros du dénivelé semble fait, mais c'est sans compter les nombreuse grimpées suivies d'aussi nombreuses descentes qui nous attendent. Commençons par une cinquantaine de mètres en descente jusque là, où débouche le sentier qui monte directement du Chalet de l'Ébaudiaz [ 32T 0296306 5053055 ].

Le Lac de Queige offre son contre jour, avec la Vanoise au travers des nuages à l'horizon – décidément, sa majesté le Mont Blanc n'aura même pas encore tenté une vraie apparition.

Le fil de la crête se poursuit par le point coté 2144m alors que la Dent du Corbeau commande le paysage – il faudra bien en passer par là. Pyramide presque parfaite, elle en impose alors, qu'une sente se dessine en écharpe à travers son versant Nord. Suivre l'arête est possible, nous optons pour l'écharpe moins raide. Quelques cairns jalonnent le passage par les restes vagues d'une sente qui a dû être bonne.

Prenant rapidement de l'altitude, ce qui a déjà été parcouru se dessine parfois au travers des nuages dominant la vallée ensoleillée.

Depuis le bas, un cairn en équilibre improbable indique la direction à suivre – sera t'il encore debout la prochaine fois. De nouveau, nous suivons avec précaution le fil de la crête escarpée – le brouillard a mouillé le passage pour le rendre glissant. Les sonnailles d'un troupeau de chèvres, le sol couvert de crottes par endroit, devrait nous mettre en éveil - suivons la bonne trace !

Un peu au-dessus de 2200m, les nombreuses traces des chèvres brouillent le passage et il faut être vigilant pour ne pas s'égarer dans quelque couloir terreux, glissants – hein Philippe ! Suivre une vire exposée par la gauche ramène ensuite par quelques gradins faciles sur l'arête qui de là, se suit sans difficulté jusqu'au sommet.

Sensation d'ensoleillement, des nuages flirtent avec les crêtes, apparition du Mont Blanc, des sommets et glaciers de la Vanoise… – les Bauges restent chargées. Courte pause avant de reprendre la progression sur ce formidable parcours aérien.

Depuis la Dent du Corbeau, le Col de Charvan enfin découvert, dévoile sa traversée peu de temps. D'abord, perdre 125 m d'altitude sur la crête étroite et ensuite, gravir son arête vers le Sud. D'ici, elle parait bien escarpée comme une sorte de rasoir… nous verrons bien.

Le ressaut escarpé se franchit finalement facilement par une longue traversée ascendante dans le flanc Ouest très raide de la montagne. La randonnée se poursuit ensuite, sans lassitude pour bientôt traverser par l'Est le point coté 2284.

La Dent du Corbeau est déjà loin alors que nous progressons toujours sur le fil de la longue crête, parfois dans son versant Est.

Si l'ambition d'aller jusqu'au Grand Arc pour revenir en boucle par le Chalet du Marret et les Michelettes a effleuré nos pensées avant le départ, vus d'ici, la distance à parcourir, le dénivelé cumulé à gravir, finissent maintenant de nous décourager. Ce sera l'occasion d'une prochaine boucle dans cet endroit exceptionnel – un jour sans cumulus…

La suite est alors vite décidée : monter au sommet tranquille de la Tuile 2294m, pour poser les sacs à dos et sortir le pique nique. Tranquille certainement, nous rencontrerons seulement trois vosgiens pressés qui feront demi tour un peu plus loin, dans une dépression de la crête vers 2345m et un couple amateur de ce coin de montagne sauvage un peu plus tard dans l'après midi au Chalet de la Tuile.

Prenant le temps, il faut pourtant songer à la descente. Par la crête nous sommes rapidement au départ du sentier du Chalet de la Tuile [ 32T 0295358 5051098 ]. Bien tracé, pas très bon par endroit, il rejoint la crête Ouest de la Tuile vers 2125m [ 32T 0295026 5050977 ] avant de descendre la large combe au dessus des lacs. Paysages superbes dont la douceur contraste avec le parcours d'arêtes de la matinée. Une bonne trace semble vouloir descendre la crête…

Bientôt au Chalet de la Tuile, nous sommes agréablement surpris de pouvoir boire une bière. La gratuité de la nuitée en dortoir, le prix raisonnable du repas invitent à séjourner dans ce lieu magique accessible en voiture [ 32T 0294455 5051791] au départ de nombreuses randonnées dans le chaînon du Grand Arc. Le parc des moutons gardé par un patou patibulaire occupe le chemin du point coté 1813m. Revenant sur nos pas, nous prenons un vallon (cairns), franchissons les clôtures électriques d'un parc à vaches pour reprendre le sentier. D'abord moins bon, on retrouve bientôt après une sagne, une piste vers le Nord qui rattrape l'arête issue de la Dent du Corbeau. Mais attention vers 1830m, on se gardera de descendre la piste qui se poursuit au Nord Ouest, engageante ! Mais, remonter à droite sur l'arête permettra de trouver un petit chemin [ 32T 0295341 5052568 ] pour passer dans la combe sous le sommet de la Dent du corbeau. Il restera à suivre le sentier sans difficulté qui conduit jusqu'au parking de la ferme de l'Ébaudiaz. Le couple sympathique rencontré aux chalets nous avait prévenu gentiment du piège. Peut-être que le GPS programmé avec soin nous aurait évité cette embûche sur le retour vers le point de départ.

Le parking du Chalet de l'Ébaudiaz est envahi par une armée de parapentistes… Surprise ! Bruits des moteurs et de la foule, un cochon s'évade parmi les chèvres poursuivit par deux chiens, de race Border Collie. La truie ne tardera pas a être reconduite à son enclos par les deux chiens, travail instinctif du bétail, réflexe et agilité… Le Massif du Grand Arc mérite un prochain détour, nous reviendrons.

Carte, documentation et topos

Sur bivouac.net, Philippe Mahieu propose le topo de la randonnée La Tuile par les crêtes (2294m).