Sentiers de randonnée en pleine Nature

Entre Le Châtelard et École, juste après l'église de la Compôte, la route en lacets traverse Doucy-Dessous pour arriver au hameau de Magnoux. On pourra stationner devant une grange, sur le chemin qui part au Sud Est [ 32T 0279596 5062641 ]. Antoine Salvi et Franck m'ont récupéré au parking des Cornes [ 32T 0279859 5065244 ] où une voiture laissée pour le retour, permettra de rejoindre le départ en évitant 3,7 kilomètres de la route fastidieuse et fatigante. Nous retrouvons Simone et Victor pour partir, alors que le jour n'est pas encore levé.

Devant une maison, un chemin part à l'est à travers champs. Passant devant une grange il opère un double lacet au-dessus, longe une ancienne habitation, pénètre dans des pâturages à l'extrémité desquels il traverse un ruisselet. Devenu alors sentier pas toujours évident, il poursuit dans la même direction, restant sur la rive gauche du ruisseau. Pénétrant dans une sapinière, après trois lacets, il traverse un chemin à son terminus (1220 m). Continuant au-dessus il coupe à nouveau le ruisseau.

Il remonte en deux grands lacets une face herbeuse piquetée de quelques arbres. Puis, il parcourt une croupe boisée au sommet de laquelle il revient au sud, presque à l'horizontale, dans les pierriers au pied de la falaise. Rejoignant un bon sentier, il attaque la face rocheuse par la cascade.

Le brouillard épais enveloppe les cinq amis. La température est douce pour ce début d'automne et la rude montée échauffe un peu plus les organismes. Dès le départ, la transpiration abondante colle à la peau dans l'humidité ambiante qui empêche sa bonne évaporation. En sortant de la forêt au pied des barres rocheuses, l'air plus vif rend maintenant la marche plus agréable.

Pour franchir la falaise, le sentier suit d'abord une belle vire escarpée. Par endroit, le vieux chemin a été taillé à l'explosif. Dans le rocher, de nombreuses traces de barres à mine témoignent. Plus loin, les restes des piquets d'une rambarde disparue rappellent que le passage était aménagé quand il était fréquemment emprunté par les bergers et autres usagers. Accessible aux moutons, le passage escarpé était certainement impraticable aux génisses – d'ailleurs, sur la 1/25000e, les toponymes sont souvent complétés par l'expression Parcs à moutons, notamment à Pleuven Dessous et au Passage du Charbonnet. Toujours épaisse, la brume occupe tout l'espace, voile le paysage, évite la sensation du vide de l'à pic pourtant bien présent.

Au-dessus, après la dernière vire herbeuse où jaillit la source, la sente file au sud non loin de la falaise. Passant près d'un conifère isolé, elle redescend un peu et parvient sur le fond plat d'une vaste combe herbeuse.

En même temps que sous la ruine de Pleuven Dessous, la falaise fait place aux pentes herbeuses, le brouillard se dissipe et c'est sous le ciel bleu que l'ascension se poursuit.

Les premiers rayons du soleil éclairent la cime herbeuse de la Dent de Pleuven. Minuscules, trois chamois tranquilles remontent sa crête avant de disparaître. La ruine est à peine visible sur le fond de la combe couvert de l'herbe drue.

De là, remonter à l'est le mamelon herbeux pour atteindre la crête juste à l'extrémité de l'arête rocheuse nord de Pleuven. Peu évidente au départ, la sente se précise peu à peu.

Sur la crête, nous débouchons au soleil pour prendre le temps d'une pause réparatrice avant d'attaquer le rude dénivelé de plus de 550 mètres de crêtes somptueuses, d'abord croupes herbeuses, puis arêtes rocheuses jusqu'au sommet.

Quittant cette crête, elle rejoint à gauche le départ de la longue croupe herbeuse qu'elle remonte plein nord. Parvenue à son extrémité au-dessus des falaises rocheuses, elle vire à droite pour les suivre à l'est jusqu'au pied de la zone rocheuse qu'elle escalade en serpentant pour atteindre l'arête sud.

La croupe, aérienne au bord du raide versant Ouest, puis à pic au-dessus des ruines de Pleuven Dessus, magnifique pendant toute l'ascension, donne toute sa plénitude au paysage. Ce parcours est à ranger avec d'autres inoubliables.

À travers les roches la remonter au nord jusqu'à la cime.

L'arête rocheuse s'atteint par quelques gradins faciles qui nécessitent cependant une certaine prudence. Le cheminement à gauche ou à droite sur le fil de la crête, parfois exposé n'est pas toujours évident. Comme, lorsque il faudra descendre un court ressaut rocheux pour suivre le pied de la roche en direction d'un couloir pierreux – une pierre dressée marque le passage.

Un peu plus loin, une haute marche donne accès à un genre de dièdre peu raide. Présentant de rares prises de main éloignées du bord, à peine plus que vertical, le gradin donne à chacun de nous un peu de fil à retordre. C'est la fin des difficultés, en final le sentier de la voie normale conduit au sommet orné du signal imposant d'un point géodésique IGN et planté d'une croix de fer.

Des nuages occupent toutes les vallées pour lutter avec les sommets. Ils offrent une autre perspective du paysage dominé par le massif du Mont Blanc clair et bien dégagé. Plus près de nous, au delà du Col de Chérel, la Pointe de l'Arcalod affiche ses falaises Ouest qui dominent le vallon du Curtillet avec en second plan la Pointe de la Sambuy. Comme au cœur de l'été, la température est douce malgré l'altitude. Le vent est faible, nous sortons le pique nique du sac à dos, un vin rosé encore bien frais est bu en apéritif…

Une bonne dizaine de randonneurs, montés depuis les Cornes, partagent le sommet, seuls ou en binômes – personne d'autre n'est monté par le Sud.

La descente par un bon sentier ne présente aucune difficulté d'itinéraire. En longs lacets, il dévale le versant Ouest de la montagne, puis traverse le Passage du Charbonnet vers le Nord.

Ne pas hésiter à se retourner pour observer l'arête Nord du Mont Trélod qui présente un autre caractère de la montagne, élancée, sauvage et inaccessible à la pratique de la randonnée. Pour franchir le point coté 1880m, une centaine de mètres de dénivelé finira de casser les jambes déjà bien fatiguées…

Passant dans le versant Ouest, une longue traversée avec la Dent des Portes en ligne de mire, permet d'accéder à son pied avant de dévaler la pente par de nombreux lacets bien tracés. Le sentier bien entretenu est emprunté par les troupeaux de belles vaches tarines qui sont nombreuses à monter pour profiter de l'alpage du Charbonnet le temps de l'estive. Le retour semble long sur le bon chemin. Le temps passe, l'altimètre ne baisse pas… À la Compôte, attablés au Bistrot du Parc, une bière participe à la réhydratation… Qu'elle semble bonne ! Merci Antoine. À la tienne, à la prochaine.

Carte, documentation et topos

La vidéo d'Antoine

Le Trélod 2181 m, de Doucy-en-Bauges (23/09/09)
Une vidéo réalisée par Antoine Salvi

Les itinéraires [Mont Trélod 2181m, par le Charbonnet depuis les Cornes] pour la montée, [Mont Trélod 2181m, par Pleuven Dessous de Magnoux] pour la descente sont disponibles au format de fichier PDF.
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Randonnées dans les Bauges, Itinéraire n°65 et n°66 par Antoine Salvi.