Sentiers de randonnée en pleine Nature

Depuis la route D202 du Col du Galibier, en venant de Valloire, prendre à gauche la piste stratégique des Rochilles peu avant Plan Lachat. Carrossable mais mauvaise, le parking au-dessus des Mottets s'atteint en roulant au pas [ 32T 0299608 4995321 – N 45.08297° E 6.45377° ].

Pas le temps de s'échauffer, le sentier attaque la pente raide dominée par les Tours Notre-Dame. Au dessus de 2200 mètres, une traversée agréable conduit sous le Lac des Cerces. Le soleil se lève sur le Grand Galibier et les Aiguilles d'Arves ne sont pas en reste. La température devient négative en traversant le plat du Lac des Cerces. L'herbe est blanche de givre, l'humidité du plan d'eau, probablement. Un pêcheur est à l'oeuvre, c'est le seul humain aperçu de la journée – tranquillité du mois d'octobre pour ce lieu merveilleux très fréquenté l'été.

La montée au Col des Cerces est rapide et facile. Un panneau PDIPR indique le sentier de la Pointe des Cerces, en précisant que l'itinéraire est réservé aux randonneurs expérimentés… [ 32T 0301400 4994914 ]. Bien tracé, il va chercher vers 2650 mètres, le bord des barres rocheuses dominés par la Crête des Rochers Marions. Curieusement, le sol gelé semble sec. Par ici, la pluie de la veille est certainement restée faible.

Trois spots permettraient d'installer une main courante, quand le sentier est le plus exposé au dessus des barres rocheuses [ 32T 0301705 4994461 ]. Une pellicule de glace recouvre un petit lac. Le parcours s'oriente vers l'Est pour traverser un pierrier de bloc où le sentier se perd. Quelques marques de peinture aident à retrouver la sente pour monter traverser le plat raboté d'un ancien glacier.

Au pied de la Crête des Rochers Marions, l'herbe a disparu, l'univers devient minéral. Une vague trace coupe le raide ressaut pour atteindre un petit couloir. Le sol de schiste broyé est gelé et les chaussures ne laissent pas d'empreinte. Qu'en sera t'il à la descente avec la température devenue positive ? Le passage sera certainement glissant…

Quelques passages de rochers permettent de prendre rapidement de l'altitude pour prendre pied dans la large combe qui débouche plus haut sur l'arête, à l'Ouest du sommet. La neige tombée la semaine dernière n'a laissé que des névés qui ne gênent pas la progression sur la sente qui négocie le terrain pour déboucher sur la crête.

La multitude de pics rocheux surprend, le Rocher de la Sauma en premier, la crête des Rochers de la Moulinière ensuite qui se termine au pic éponyme, la Crête de Moutouze. Le regard porte plus loin vers le Grand Galibier, les Combeynots avant de s'arrêter, émerveillé sur l'Oisans. Les Agneaux, la Barre des Écrins et la Meije, pour n'en citer que quelques uns, resplendissent sous un plafond de nuages encore élevés.

La vue splendide donne des ailes pour suivre le fil de la crête, facile jusqu'au sommet. Une croix de fer et un curieux échafaudage qui porte une plaque en médaillon, marquent le sommet. Je vaux ce que je veux, la curieuse mention gravée, occupe l'esprit quelques instants.

Un tour d'horizon complète l'inventaire du panorama, les Aiguilles d'Arves, le Mont Blanc, la Vanoise et plus près le Mont Thabor. En contrebas, les sommets des Rochilles rappellent des souvenirs de randonnées, des projets aussi.

Malgré le vent, la température monte sous le soleil. Craignant le dégel qui pourrait rendre glissant certains passages humides, la pause est de courte durée. Pour le plaisir, refaire le parcours de crête est incontournable. Dans l'autre sens, le point de vue différent, permet la découverte d'autres détails – on ne s'en lasse pas.

Rapide, la descente ne pose aucun problème. Et enfin, engagé sur la raide trace du ressaut, un pas prudent après l'autre, dépose au pied de la pente.

La suite plus aisée, permet de profiter pleinement de la randonnée et du paysage. La traversée du pierrier de blocs ramène sur le sentier en balcon qui domine le Lac des Cerces. Le dégel, qui a libéré la boue du chemin, rend glissant quelques passages qui demandent de l'attention quand ils sont exposés. Mais rien de bien méchant.

Les difficultés traversées, le besoin d'une pause se manifeste. Le sac à dos posé face au Grand Galibier, assis sur une pierre confortable, casser la croûte apportera le complément d'énergie utile pour finir la randonnée en bonne forme. De retour au Col des Cerces, je prends la direction du Col des Rochilles. Ce choix permet une variante agréable à l'itinéraire d'ascension. Arrivé au col, dévaler le raidillon qui évite la route dépose rapidement au camp militaire des Rochilles. Sans oublier de laisser le regard parcourir la formidable paroi rocheuse du Pic de l'Aigle, je m'engage sur le sentier qui coupe tous les lacets pour retrouver le parking des Mottets. Au soleil, la chaleur surprend un peu, et prendre le temps allonge un peu, le plaisir d'une randonnée réussie.

Carte, documentation et topos